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Onziéme centenaire de la Normandie : 911-2011
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1 août 2011

Tahiti 80 : retour gagnant

Une fois encore, retour gagnant pour les Normands de Tahiti 80 avec un album riche en tubes, plus électronique et moderne que jamais. Rencontre et critique.

Depuis sa formation, au coeur des années 90 et de la Normandie, Tahiti 80 évolue en marge : des modes, des courants, des étiquettes et, surtout, du grand public. Sousestimée en son pays, la troupe de Xavier Boyer développa, bien avant le carton américain de Phoenix, le profil du groupe moins connu chez lui qu’à l’autre bout du monde. Vraiment l’autre bout, d’ailleurs : c’est au Japon que les Français sont le plus populaires. En France, ils restent, malgré une multitude de tubes imparables, condamnés à siéger aux banquets de la petite famille des indés. Et voguent de label en label depuis une grosse quinzaine d’années – c’est aujourd’hui sur le leur, Human Sounds, que paraît leur album The Past, The Present & The Possible.

“Pas mal de gens n’ont jamais vraiment compris Tahiti 80 ici, explique Xavier Boyer. Le fait qu’on soit à la fois trop pop, pas assez rock, un peu electro, pas assez ceci… Au Japon, je pense que le public s’est reconnu en nous : ce côté groupe français aimant la culture anglo-saxonne, cette figure d’outsiders, c’est quelque chose que les Japonais doivent partager avec nous.” Les quatre albums qui composaient jusqu’alors la discographie de Tahiti 80 dessinaient un parcours à la fois éclectique et cohérent, comme autant de pièces bigarrées d’un puzzle homogène. Chaque nouveau disque est une renaissance, et ce nouveau recueil, plus riche en claviers et boîtes à rythmes, sonne aussi comme cela, après la série de pop-songs plus classiques du dernier Activity Center.

“C’est un disque qui s’inscrivait dans la lignée de mon album solo sous le nom d’Axe Riverboy : on l’avait conçu comme un album presque live, il fallait que la personne qui l’écoute ait l’impression visuelle d’avoir un groupe devant lui. On a tourné pendant deux ans, on est redevenu un groupe rock. De retour en studio, on a donc eu envie de lâcher un peu les guitares et de reprendre les synthés.” Sans pour autant négliger l’écriture des morceaux : Tahiti 80, aujourd’hui riche de deux membres de plus, reste une des meilleures machines à composer des chansons pop en France, et l’univers plus électronique que dévoile ce chapitre inédit ne saurait en aucun cas altérer le songwriting, exemplaire, du groupe.

De Want Some, qui ressemble à une ballade de Teenage Fanclub produite par Air, à Gate 33 et Solitary Bizness, qui pourraient être deux énormes tubes, Tahiti 80 continue de conforter sa position de groupe intemporel, un pied dans la tradition, l’autre tourné vers l’avenir. “J’avais des frères qui écoutaient de la musique quand j’étais jeune. Ils m’ont fait écouter les Stone Roses, les Happy Mondays, des vrais groupes transversaux, issus d’une tradition de rock anglais très marquée, mais qui allaient aussi dans des rave parties. Les chapelles n’étaient pas si distinctes, on pouvait passer d’un genre à un autre. C’est quelque chose qu’on a toujours voulu faire avec le groupe.”

L’album bénéficie de la participation de l’ex-Heatmiser et excomplice d’Elliott Smith, Tony Lash, et de celle du producteur scandinave Tore Johansson. Il a beau évoquer “le passé, le présent et le possible”, c’est surtout un réjouissant disque d’avenir.

 

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